Hommage à la chanson québécoise
avec MIRANDA MARTIN
ET EMMANUELLE BOUCHER,
participantes à La Voix
19h30
20h30
23h
Dès 12h, petits et grands sont attendus pour diverses animations et espaces de jeux : de l’amusement à coup sûr!
Sous la thématique Les gens d’ici, la programmation de la Fête de la musique met en valeur les talents des gens d’ici , en passant par la relève jusqu’à des artistes actifs dans le monde du spectacle. C’est bien connu, Drummondville est renommée pour sa vitalité dans le domaine de la musique. On mise sur la grande diversité des styles musicaux pour en faire un concentré éclaté.
FÊTE NATIONALE DU QUÉBEC
C’est un rendez-vous le dimanche 23 juin prochain à compter de 12h au parc Sainte-Thérèse afin de célébrer la Fête nationale du Québec. Pour l’occasion, des gens d’ici et de la grande visite seront mis à l’honneur tout au long de la journée et de la soirée.
Cette année, la tradition se poursuit à Drummondville avec une Fête nationale toute spéciale et une programmation qui met de l’avant tout un pan de notre culture unique, reflet d’un peuple fier. Un choix d’artistes qui offrent un éventail de genres musicaux afin de plaire à un large public, le tout offert gratuitement.
Pour l’occasion, l’espace famille offrira des animations familiales et des espaces de jeux variés. La Fête de la musique proposera quant à elle une programmation mettant en valeur les gens de chez nous, de la relève aux artistes de renom.
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Boucherie La Bonne Fourchette : délicieux smoke meat ainsi qu’un choix de saucisses européennes servies sur bâton
Shack 79 :leurs fameuses frites, poutines et autres
Crème Pop’s : barres de crème glacée à la vanille trempées dans le chocolat belge avec garnitures au goût du client
Bistro mobile café & crémé : choix de cafés incluant latté et café glacé ainsi que des grignotines.
Ölistik Bistro Végé est situé à proximité du site pour l’offre alimentaire végétarienne
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Renseignements utiles
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Janine et autres traditions
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Chaque année, le soir de mon anniversaire, mon coeur sursaute d’amour en écoutant tous les messages de Bonne fête! accumulés sur ma boîte vocale. J’efface tout, le sourire aux lèvres. Sauf un : celui de grandmaman Janine.
La voix de ma grand-mère, elle, est impossible à effacer. Hier, avec le cellulaire de mon chum, j’ai enregistré son message que je sauvegardais depuis près de deux mois. J’étais absolument incapable de m’en débarrasser. Ma grand-mère a 92 ans. Je sais bien que c’est l’un de ses derniers messages. Alors à la bonne franquette, j’ai filmé sa voix chevrotante. J’ai archivé sa déclaration d’amour dans les entrailles de mon iPhone, puis j’ai diffusé pour que tout le monde entende cette voix-là. Facebook, Twitter, Instagram : écoutez à quel point ma grand-mère a la voix la plus aimante au monde. J’ai éveillé une jalousie exceptionnelle. Parce qu’on a tous besoin de traditions pour s’enraciner dans la vie. Et que perdre la voix de sa grand-mère, c’est comme perdre une des quatre pattes de sa chaise. Tu ne tombes pas nécessairement, mais tu es bancal pour le reste des temps.
La voix de la grand-mère est sans doute au-dessus de toutes les listes de traditions réconfortantes. Devant tout ce qui nous enracine. Avec les manteaux su’l lit et les bottes dans l’bain. La grande tablée d’enfants qui mangent avant les adultes. Le jambon à l’érable, les pets de soeurs et les grands-pères dans le sirop dévorés par la marmaille heureuse. Jaser dans’cuisine. La tarte au sucre et le sucre à la crème. Jaser dans’ cuisine. Les enfants qui vont finir la soirée ensevelis sous la pile de manteaux de fourrures des matantes et le Kanuk de mononcle Yves, dans le lit de grand-maman. Jaser dans’ cuisine. L’orange que maman pique de clous de girofle. Et la certitude que c’est, oui, des cous de girafes.
Se coller en pyjama contre son père pendant la soirée du hockey. Brailler devant le Ciné-cadeau et chialer sur le Bye-bye (mais l’écouter quand même le lendemain en reprise pour prolonger la joie). Le rituel du posage de lumières de Noël. La tête fromagée de matante Thérèse. Le ketchup aux fruits de mononcle Pierre. Finir la soirée à jaser dans la cuisine. Observer sa famille en dessous de la table, comme un castelet. Le premier théâtre familial. Un paysage de jambes, de voix, de rires.
Le Jos Louis oublié dans le fond de sa boîte à lunch, au retour de l’école, pendant le trajet en autobus jaune. Brûler ses cahiers d’exercice à la fin de l’année scolaire. Mais tressaillir de joie en préparant sa liste d’effets scolaires. L’épluchette de blé d’Inde au mois d’août. Tourner son épi (dans le sens horaire) dans un gros prisme de beurre.
Puis admirer le creux créé par la succession d’épis qui sont passés par là. La casquette des Expos, la casquette des Canadiens, la casquette des Régates de Valleyfield. Les feux de joie et les fromages en crottes qui font squi-squi. Les feux d’artifice qui font petow-petow. Les chansons à répondre avec Réal qui répond autre chose de plus grivois. La petite salade Saint-Hubert qui goûte le réconfort. La poutine à 3 heures du matin. Le patrimoine de chaises de patio blanches, dans la rue, reliées par une corde jaune et une feuille scotch-tapée avec le mot « Déménagement » écrit dessus. Charrier des meubles dans la canicule de juillet. Le legs de vaisselle précieuse dans le vaisselier. Et la pizza qui goûte la récompense.
Se réunir autour du feu. Ce besoin de consolation possible à rassasier avec les chansons, autour du feu. Heureux d’un printemps qui me chauffe la couenne. Débouler l’escalier en chantant du Paul Piché, gorlot, un soir de Fête nationale. Se reposer au soleil dans une chaise Adirondack. Se faire gaufrer les fesses sur une chaise en babiche. Sentir la crème solaire au coconut et le chlore de piscine municipale. Essuyer son premier dégât de melon d’eau dans le cou de l’année. Aller chercher une slush au dépanneur. Avoir peur de geler du cerveau. Partir en roadtrip en Gaspésie pour avoir la paix et des homards. Baisser les vitres et aimer que le vent s’occupe de sa tête, brasse les idées et recoiffe à sa façon.
Caller des sets carrés. Caller l’original. Caller malade pour passer la journée avec ses enfants. Se fabriquer des costumes d’Halloween faits maison. Marcher sur la cadence de la monnaie dans la boîte Unicef martelant son sternum. Manger de la tire Sainte- Catherine en tentant de conserver le papier sulfurisé intact, comme quand on déballe un cadeau enveloppé de papier d’emballage scintillant. Aimer le mot « sulfurisé ». L’utiliser le plus de fois possible dans sa vie.
Souper aux chandelles pendant une panne d’Hydro. Se trouver un prétexte pour se faire aller le romantisme. Pelleter le balcon des voisins et se dire qu’on est canonisable. Se promener dans les bois en raquettes. Faire du ski une fin de semaine et arriver fièrement le lundi à l’école avec son sticker de skieur après l’zipper! Et attendre un mois avant de l’arracher.
Chanter Mon cher ami, c’est à ton tour, de te laisser parler d’amour… Du Vigneault dans le coeur et de la théâtralité dans les harmonies. Se souhaiter bonne fête au téléphone. Avoir l’oreille en compote et le coeur mou. Mais surtout : entendre sa grand-mère dire quelque chose comme : Je t’embrasse et je t’aime beaucoup, aurevoir Simon.
Moi aussi, Grand-maman.
Moi aussi.
Je t’archive au-dessus de tout le reste.
© Camille Tellier
Formé en écriture, en danse et en théâtre, Simon Boulerice est un touche-à-tout épanoui. Chroniqueur radio et télé, il navigue également entre le jeu, la mise en scène et l’écriture. Il écrit du théâtre, de la poésie et des romans, tant pour adultes que pour enfants. Parmi sa quarantaine de titres, il est l’auteur des célébrés Simon a toujours aimé danser, Martine à la plage, Javotte, Edgar Paillettes, PIG, Les Garçons courent plus vite, Florence et Léon et L’Enfant mascara. Ses oeuvres, traduites en sept langues, ont été nommées, notamment, au Gouverneur Général et aux Prix des libraires. À 37 ans, Simon Boulerice fait encore la split au moins une fois par jour.
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